Définition du malaise vagal
Le malaise vagal se traduit par une perte de connaissance et de « tonus postural », c’est-à-dire la tension musculaire permanente de fond involontaire qui permet de tenir sa posture. A cause de la stimulation du nerf vague, la pression artérielle chute, le débit sanguin diminue, privant le cerveau d’oxygène, le pouls s’affaiblit voire disparaît.
Risques et conséquence d’un malaise vagal
Après avoir ressenti des symptômes annonciateurs de malaise, la personne s’évanouit. Cela ne dure généralement que quelques secondes. Le retour à la conscience se fait complètement et spontanément.
Le malaise vagal ne présente pas de danger immédiat cardiaque ou cérébral. MAIS l’évanouissement expose la personne à des traumatismes par chute brutale dans 30 à 40% des cas, et des accidents de la voie publique dans 1 à 5% des cas. On comprend qu’au bord d’une falaise un malaise vagal inopiné soit mortel.
La position allongée suffit généralement à revenir à soi. Elle se produit d’ailleurs spontanément puisque la personne s’effondre par terre. Si elle n’est pas possible, le malaise peut perdurer et le manque d’oxygène cérébral être néfaste (crise d’épilepsie possible à ce moment).
Le malaise vagal, quand il se reproduit régulièrement, altère la qualité de vie : on s’inquiète de prendre la voiture, ou de rester seul.
Enfin, des pathologies cardiovasculaires (bradycardie, insuffisance coronaire) sont parfois à l’origine du problème. Elles doivent être diagnostiquées et traitées.
Causes et origines du malaise vagal
Notre système nerveux végétatif contrôle les activités inconscientes du corps, comme la fréquence des battements du cœur. Il est composé du système sympathique, qui augmente la pression artérielle et la fréquence cardiaque ; et du système parasympathique (ou système vagal et nerf vague) qui a l’effet inverse.
La cause du malaise vagal est une mise en jeu excessive ou inappropriée du système parasympathique, ce qui ralentit l’activité cardiaque. Tous les organes, dont le cerveau, reçoivent alors moins d’oxygène et le malaise apparaît.
Toutes les circonstances qui stimulent le système nerveux parasympathique peuvent provoquer un malaise vagal par excès de stimulation : station debout prolongée, atmosphère chaude et confinée, douleur intense, forte émotion, stress (vue du sang, d’une aiguille…), repas copieux ou au contraire hypoglycémie, arrêt brutal d’un effort physique…
Il peut y avoir une prédisposition familiale à une hyperactivité du système parasympathique. Certains médicaments comme les bêtabloquants ou les traitements de l’hypertension artérielle favorisent la survenue de ce type de malaise.
Symptômes et signes d’un malaise vagal
Le malaise vagal est facilement reconnaissable ! Avant l’évanouissement, les symptômes annonciateurs sont connus de tous ou presque : bouffée de chaleur, fatigue extrême, vision trouble, sueurs, pâleur, diarrhée, troubles auditifs (acouphènes). Le nerf vague favorise aussi les nausées et les vomissements.
Le malaise vagal survient plutôt chez des sujets jeunes et en bonne santé avec un système neurovégétatif en pleine forme, et réactif. Il touche les femmes enceintes et les femmes aux règles douloureuses, les personnes traitées pour hypertension.
Avec quoi ne faut-il pas confondre le malaise vagal ?
On peut confondre le malaise vagal avec d’autres pertes de connaissance auxquelles il peut être lié. Une crise d’épilepsie, ou un accident vasculaire cérébral provoque aussi un évanouissement, mais le retour à la conscience est long. Au moindre doute, une consultation médicale rapide fait la part des choses.
Le passage d’une position allongée ou assise à la position debout peut engendrer une baisse brutale de la tension artérielle chez les personnes dont les vaisseaux sanguins tardent à réagir ; c’est ce qu’on appelle un malaise lipothymique. Ne pas se lever brusquement suffit à l’éviter.
Y a-t-il une prévention possible du malaise vagal ?
La prévention passe par une connaissance de ce qui déclenche le malaise de façon récurrente. Les prises de sang sont faites en position allongée et non assise. La maîtrise du stress s’apprend par des exercices de respiration ou de relaxation.
L’évitement des situations à haut risque tombe sous le sens (repas trop riche, arrêt brutal d’un effort, station debout immobile prolongée, atmosphères chaudes et confinées…). Ne poussez pas la machine ! Prenez le repos qui s’impose et hydratatez-vous au cours de vos efforts.
Lors des signes avant-coureurs du malaise, il est encore temps de réagir :
Allongez-vous immédiatement, jambes surélevées pour faciliter le retour du sang au coeur et à la tête. Vous pouvez les poser sur une chaise, les appuyer contre un mur, ou demander à quelqu’un de les tenir en hauteur. En quelques minutes, le malaise disparaît et prouve que ce n’était « que cela ».
A quel moment faut-il consulter ?
Toujours lors d’un premier malaise : le médecin doit trouver sa cause.
Consultez aussi si le malaise qui ne cède pas complètement et rapidement, s’il récidive sans raison évidente.
Bien sûr toute perte de connaissance, de malaise avec traumatisme lié à la chute, impose un bilan complet chez votre médecin.
Que fait le médecin ?
Le médecin réalise un bilan clinique avec mesure de la fréquence cardiaque et de la pression artérielle au repos, en position allongée et assise. En cas de doute sur l’origine du malaise, le médecin traitant peut prescrire un test d’inclinaison ou un test de provocation du malaise. Un électrocardiogramme est fortement conseillé. On dépiste précocement d’autres troubles à l’occasion de ces malaises bénins…
En fonction de l’origine du malaise, différentes prises en charge sont possibles: conseils et mesures de prévention simples, rééducation sur une table d’inclinaison, traitement du trouble cardiaque…
Comment préparer ma consultation ?
Il est important de décrire les circonstances dans lesquelles le malaise est survenu, les symptômes ressentis, la présence ou non d’une perte de connaissance, de traumatismes liés à la chute et s’il s’agit d’une récidive. La description des témoins du malaise est utile. Les antécédents cardio-vasculaires de la famille sont une autre indication importante.
Source/Auteur : Fabienne RIGAL en collaboration avec le Dr Michel NAHON, urgentiste au SAMU de Paris
Sommaire